Reconnaître l’obésité à travers trois signes souvent ignorés

En France, 17% des adultes sont touchés par l’obésité. Pourtant, ce chiffre, aussi précis soit-il, masque la réalité de nombreux signes qui ne sautent pas aux yeux. L’obésité n’est pas qu’une histoire de chiffres sur la balance ou de courbes sur une feuille. Elle se glisse dans le quotidien, parfois discrète, souvent ignorée, et laisse des traces bien concrètes dans le corps. Trois signaux d’alerte, moins connus mais révélateurs, méritent toute notre attention : incontinence, troubles veineux, rhumatismes.

L’incontinence urinaire : un signal sous-estimé

L’incontinence urinaire, ce n’est pas seulement une gêne passagère. Elle se manifeste par des fuites incontrôlées, parfois à l’effort, une toux, un éternuement, parfois à cause d’une envie soudaine impossible à retenir. On parle alors d’incontinence à l’effort, d’incontinence par impériosité, ou d’une forme mixte. Beaucoup de personnes n’imaginent pas que ce trouble puisse être associé à l’obésité. Pourtant, chez ceux qui font face à des fuites urinaires, il existe un lien étroit avec l’excès de poids. cliquez-ici pour consulter des conseils santé pointus et mieux comprendre comment l’obésité favorise l’incontinence.

Un simple gain de poids suffit parfois à déclencher ces désagréments. Chez les personnes obèses, le risque grimpe nettement. Les muscles du périnée, essentiels pour soutenir les organes pelviens, s’affaiblissent sous la pression du surpoids. Résultat : fuites urinaires, et parfois même descente d’organe. Ce n’est pas une fatalité.

Pour limiter ces troubles, différentes approches existent. Voici ce qu’il est possible de mettre en place pour reprendre le contrôle :

  • Adopter une perte de poids progressive via une alimentation adaptée ou une activité physique, en prenant soin d’éviter les exercices traumatisants pour le plancher pelvien ;
  • Utiliser des dispositifs comme les boules de geisha ou les cônes vaginaux pour renforcer le périnée, notamment chez les femmes ;
  • Envisager des exercices de Kegel, éventuellement avec des outils connectés, pour stimuler les muscles concernés.

fuite urinaire incontinence

Quand la circulation veineuse s’enraye

L’excès de tissu adipeux ne s’arrête pas à la silhouette : il complique la vie de nos veines. L’accumulation de graisse au niveau de l’abdomen et des cuisses gêne la circulation du sang, particulièrement en direction du cœur. Chez une personne en situation d’obésité, ces perturbations provoquent l’apparition de troubles veineux : œdèmes, varices, jambes lourdes, phlébite. Aux difficultés veineuses s’ajoute souvent un impact direct sur les articulations.

Les genoux et les talons supportent la plus grande partie du poids corporel. Sous l’effet d’une masse plus importante, ces articulations s’usent plus vite et deviennent douloureuses, parfois au point de limiter considérablement la mobilité. Pour atténuer ces maux, quelques mesures simples peuvent faire la différence : douches froides, massages réguliers, sommeil avec les jambes surélevées, reprise d’une activité physique adaptée. Si le problème persiste, mieux vaut consulter un professionnel. À noter : la marche, accessible et douce, booste la circulation sanguine sans agresser les articulations.

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L’obésité, facteur d’aggravation des rhumatismes

Les professionnels de santé l’observent au quotidien : perdre du poids est souvent la première recommandation pour limiter les douleurs articulaires chez les patients en surpoids. Les statistiques sont parlantes. Une majorité de personnes atteintes de rhumatismes souffrent aussi d’obésité, tissant un lien direct entre surcharge pondérale et inflammation articulaire.

L’excès de masse grasse n’alourdit pas seulement le chiffre sur la balance. Il pèse sur tout l’appareil locomoteur, os, muscles, tendons, articulations. Chez les patients obèses, l’arthrose évolue plus vite et nécessite parfois une intervention chirurgicale précoce. Perdre quelques kilos, même modestement, suffit souvent à alléger les douleurs et à améliorer la mobilité. Les cures thermales figurent parmi les solutions efficaces, à la fois pour soulager les rhumatismes et accompagner la perte de poids.

Le surpoids et le cancer : un lien étroit

Le lien entre obésité et cancer ne relève plus du simple soupçon. Des études l’ont établi : le risque de développer certains cancers grimpe chez les personnes en surpoids. Sont particulièrement concernés : le cancer du sein après la ménopause, le cancer de l’endomètre, le cancer de la vésicule biliaire. D’autres localisations sont également impliquées, comme le pancréas, les ovaires ou le foie, autant de pathologies dont la fréquence augmente en présence d’un excès de poids.

Ce constat appelle à une mobilisation collective. Les professionnels de santé ont un rôle de premier plan pour informer, accompagner, orienter vers des habitudes plus favorables : alimentation diversifiée, activité physique régulière, mais aussi respect d’un bon rythme de sommeil. Ces leviers, simples en apparence, peuvent transformer la trajectoire de la santé sur le long terme.

Accompagner les personnes qui vivent avec l’obésité, c’est aussi leur permettre de prendre conscience des conséquences réelles sur leur santé. Il s’agit d’une prise en charge globale, qui ne se limite pas à la perte de poids, mais englobe aussi les aspects métaboliques ou hormonaux susceptibles d’aggraver la situation. Un accompagnement sur-mesure, adapté à chaque parcours, fait toute la différence.

Obésité : des répercussions psychiques trop souvent négligées

L’obésité ne laisse pas seulement des traces dans les articulations ou les vaisseaux sanguins. Elle touche aussi l’esprit. Les conséquences psychologiques, souvent reléguées au second plan, sont pourtant bien réelles. Plusieurs études l’ont confirmé : les personnes obèses présentent davantage de symptômes dépressifs ou anxieux que celles dont le poids est considéré comme “normal”.

L’explication tient en partie à la stigmatisation. La société associe encore trop souvent la corpulence à des jugements hâtifs, ce qui favorise le repli sur soi, le sentiment d’exclusion, la perte de confiance. Ce climat délétère alimente la souffrance psychique, au-delà des douleurs physiques.

La recherche a aussi mis en lumière une association avec certains troubles cognitifs, en particulier chez les seniors : démence, maladie d’Alzheimer. L’obésité multiplie les facteurs de risque et complexifie la prise en charge.

Face à ces défis, l’accès à un accompagnement psychologique adapté devient indispensable. Les professionnels de santé devraient encourager leurs patients à solliciter un suivi spécialisé, à renforcer leurs ressources émotionnelles et à s’appuyer sur les associations actives dans ce domaine. Car derrière chaque parcours, il y a une histoire singulière, des obstacles mais aussi des possibles. Prendre soin du corps, c’est aussi protéger l’esprit, et réinventer le regard porté sur l’obésité, loin des préjugés.